Il y a ces matins où, en te réveillant alors que l’enfant dort encore, tu ne sors pas de ton lit. Tu attrapes ton téléphone avec la fausse intention « juste deux minutes » et files sur Instagram, regarder ce que la sphère parentale a décidé de poster cette nuit (qui manifeste, en outre, une addiction un peu flippante).
Il y a des matins, où tu pioches des idées.
Et il y a des matins…
Ou tu te sens comme une sous-mère (notez que l’on reste poli !).
Parce que tout y est tellement beau, propret, rangé sur ces comptes ! Parce que les enfants y ont l’air tellement heureux ! Parce que les parents ont tellement l’air de savoir s’y prendre correctement, comme s’ils avaient tous un doctorat mention spéciale éducation positive-alternative ! Alors que toi, les pédagogies alternatives, tu n’y connaissais rien il y a encore deux ans. Les VEO, la parentalité positive, le maternage proximal, les jeux libres, le développement naturel de l’enfant… Tu tâtonnes encore. Beaucoup. Et beaucoup trop à ton goût. Que tu regrettes de ne pas avoir commencé ton cheminement plus tôt, de ne pas consacrer plus de temps à toutes ces lectures qui te semblent indispensables pour avancer. Que tu regrettes… Et que tu culpabilises.
Et à partir du moment où la culpabilité s’invite, c’est un peu la porte ouverte à tout :
Culpabilité de ne pas avoir mieux géré ce déménagement/ces travaux pour lui offrir le plus rapidement possible un environnement organisé et serein. Culpabilité de ne pas te sentir capable d’entamer l’IEF et de le mettre dans une école publique bien lambda. Culpabilité de ne pas avoir TOUS ces jouets qui l’aideraient ÉVIDEMMENT à en faire un enfant plus épanoui, plus débrouillard, plusplusplus… Culpabilité de ne pas lui offrir une pièce qui lui serait entièrement dédiée, où tout son matériel serait parfaitement mis en valeur pour qu’il puisse évoluer en toute autonomie. Culpabilité de ne pas être toujours d’une patience d’ange, de ne pas savoir faire fi de la fatigue/de l’énervement/du stress/des hormones – rayez la mention inutile. Culpabilité de ne pas être cette mère parfaite que tu fantasmes, cette figure inatteignable qui te pourrira bien des journées tant le complexe d’infériorité que tu entretiens à son égard est grand.
Culpabilité, culpabilité, culpabilité.
Je pense que je pourrais continuer ainsi pendant des heures et des heures, dans ces moments où, quoi qu’il arrive, je me sens en dessous de tout. Et ces moments… Ont été mon quotidien, durant ce dernier mois. Parce que cette grossesse est évidemment plus dure que la précédente, que le moral n’a pas toujours été bon, et que la fatigue est ma pire ennemie. Je doute de tout, et surtout de moi : vais-je vraiment réussir à gérer mes deux amours, quand je me parais déjà être au bout du rouleau ? Est-ce vraiment la peine de reprendre mes études, pour poursuivre un rêve qui ne cesse de me harceler depuis un petit moment… Devenir conseillère en parentalité ?
Ce point-là est sans doute celui qui me fait le plus mal : de quel droit permettrais-je à d’autres parents de venir me demander conseil, quand je n’arrive pas moi-même à garder le cap sur le radeau familial ?
BREF. Vous l’aurez compris, certains matins… Je ferais mieux de me lever et de commencer ma journée, ou d’attraper un livre, ou… Tout, plutôt que de chercher à comparer mes performances de mère à celles des autres. Parce qu’il y aura toujours quelqu’un pour nous sembler « mieux », quelqu’un qui, lui-même, se réveille parfois la tête en vrac avec l’impression d’être la pire personne sur la Terre. Ces matins-là, je crois que l’on devrait toutes (et tous) s’efforcer de jouer à tout prix la carte de la bienveillance x1000, et surtout envers nous-même. Faire ce qui nous fait du bien, avec ces toutes petites personnes qui, en plus de nous pardonner de ne pas être toujours au top, seront toujours là pour nous dire « Pleure pas, Maman ».
Vous n’êtes pas seules, les Wonder-Mum ♥

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