** Je remercie les éditions Sarbacane pour m’avoir permis de découvrir ce roman **
L’histoire : était une fois des ados sages comme des images, au prestigieux lycée Henri-IV, à Paris. Un lycée où les élèves, dès la seconde, se voient déjà en avocat, en médecin, en ministre. L’histoire commence le jour où Léopoldine a rompu avec Timothée pour Aurélien. Ou bien le jour où Timothée, par vengeance peut-être, a envoyé un mail avec une vidéo de Léopoldine, à tout le monde. Ses amis, sa soeur jumelle Iseult, les profs, les lycéens, les parents : tout le monde.
Mon avis : pour être une lecture choc, Comme des images en est une. J’avais pris soin d’emmener ce petit roman avec moi hier, craignant que Delirium ne me fasse pas la journée. Et, effectivement, j’ai pu le commencer dans le train. Ce que je n’avais pas prévu, c’est que je le terminerais en deux heures seulement. Un laps de temps assez court, mais largement suffisant pour être totalement chamboulée.
Tout commence avec un corps. Un corps posé là, en plein milieu d’une des cours du lycée Henri IV. Ce fameux lycée, où est formée la future élite de la société française, d’où sortent les Énarques, où sont passés les plus grands philosophes. Et Patrick Bruel, aussi. Tout commence avec ce corps, donc, dans ce lycée où l’on apprend dès le plus jeune âge que la compétition sera rude, et qu’il faut décrocher son bac avec mention TB, pour ne pas finir clochard. Dans ce lycée où « la vengeance est un plat qui se mange à la cantine de Polytechnique », mais qui n’épargne pas à ses élèves les peines de cœur. Quand Léopoldine a croisé le regard d’Aurélien, ce fut le coup de foudre. Elle a donc cassé avec Tim. Tim, malheureux comme les pierres, a décidé de se venger. Une vidéo, un mail, une liste de diffusion. Aussi simple que cela. Et ce corps, donc.
Je ne sais pas par où commencer. Ce roman, terriblement court, m’a bouleversée. Après en avoir tourné la dernière page, je suis restée cinq bonnes minutes, là, le bouquin entre les mains, complètement hébétée. Parce que ce roman n’est pas seulement une histoire de vengeance puérile. Il ne nous met pas uniquement en garde contre les méfaits des réseaux sociaux. Non, ça, c’est plutôt la coquille, le voile qui l’englobe. Il parle avant tout des adolescents. De ces adolescents complètement livrés à eux-mêmes, et de leurs parents, totalement déconnectés de ces enfants. De ce monde où les techniques de communication n’ont jamais été aussi nombreuses, mais où la solitude règne sans partage. De cet univers, enfin, où chacun n’a qu’un seul mot à la bouche : réussir. Réussir, réussir, réussir. Une meute de chiens galeux prêts à s’écharper pour la promesse d’un avenir conforme aux exigences de papa-maman, voilà l’impression que cela m’a fait. Une violence crue, insupportable. Et cette solitude… Brrr.
D’ailleurs, cette solitude, elle nous frappe en plein visage dès le début, avec la narratrice. On ne connait à aucun moment son prénom, et à aucun moment on ne s’attache à elle. Ni à Léopoldine, d’ailleurs. Hautaines, froides, voilà comment je les ai perçues. Ce qui pourrait grandement desservir l’ouvrage fait ici tout le contraire : cela ne lui donne que plus de force. Je n’avais pas l’impression d’être face à des ados, mais plutôt à des robots, doués de conscience mais exempts de tout sentiment. La réaction de Léopoldine face à la diffusion de cette fameuse vidéo m’a glacé le sang : où sont les cris, les pleurs, les tremblements ? Je m’imagine à sa place (et sans peine, puisqu’une affaire similaire mais de moindre importance m’est tombée sur le coin du nez, en fin de seconde) et, clairement, j’en ai la chair de poule. Même maintenant, à 22 ans, je ne pourrais pas rester de marbre, ou presque, face à ça. Impossible.
Flash-back et présent se mêlent, la narratrice nous dévoilant peu à peu le pourquoi du comment. Dès le début, les questions fourmillent : qui, quand, comment, pourquoi ? Et ensuite, seul le pourquoi reste. Pourquoi, encore et toujours. On assiste, complètement désemparé, aux réaction des uns et des autres. Les plus marquantes (choquantes, devrais-je même dire) sont bien sûr celles des adultes. Je suis restée ahurie devant tant de… De quoi ? D’innocence ? Pour certains, c’est exactement ça (je pense au prof de physique-chimie). Pour d’autres, c’est de l’ignorance crasse (le père de Léopoldine. J’ai bien relu son mail dix fois), ou de la méchanceté pure et simple, totalement inconcevable. Et pourtant…
On comprend, finalement. On comprend, mais on ne se sent pas mieux. Le malaise est bel est bien là, porté par la plume farouche et acérée de Clémentine Beauvais. Les mots sont vifs, brûlants, lâchés sur le papier et lus à la vitesse de l’éclair. Les pages s’enchainent, sans que l’on s’en rende compte. Parce que ce corps accapare toute notre attention. Ce corps, cette cour, cette hostilité, cette solitude. Cette solitude, surtout.
En bref, un roman bouleversant, pour lequel j’ai eu un coup de cœur magistral. Dévoré en l’espace de quelques heures, il n’a pas cessé de me trotter dans l’esprit depuis que je l’ai refermé, alimentant cette petite boule installée confortablement au creux de mon estomac, et qui ne semble pas vouloir sans aller. C’est cru, c’est dur, mais c’est surtout vrai. Ouch.

J’aime, j’aime, j’aime ! Une chronique qui m’emballe et m’intrigue en même temps. Ce roman a vraiment l’air particulier, comme la plupart des X’prim d’ailleurs, j’ai l’impression. Hop, hop, dans ma WL ^^
Tu fais bien 😀
Tu es la deuxième personne à me donner absolument envie de le lire, je suis impatiente de me le procurer <3
J’espère que tu l’aimeras autant que moi 😀
Je ne pensais pas le lire mais en fait tu as su me convaincre (encore une fois :p) !
Héhé 😀
On peut dire que tu l’auras dévoré ce livre ! 😉
Beaucoup de bons avis dessus, et un sujet sur les adolescents qui me semble très intéressant.
Oui, on peut le dire ! Mais une fois que tu es dedans, il est très difficile d’en sortir 😉
Ouh la la tu sais donner envie vilaine tentatrice (oui encore je sais).
Non franchement j’avais déjà eu des échos vraiment positifs sur ce livre, en plus la couverture attire l’oeil, j’espère avoir l’occasion de le lire un jour car il a vraiment l’air bien comme ton avis me le confirme !
Je te fais des bisous mon petit Bouchon <3
Décidément, je suis vraiment vilaine xD Mais là, c’est vraiment pour la bonne cause : ce roman est vraiment… Wahou O.o Gros bisous ma petite Anne-cha d’amour <3
Oh ben dis donc ! Quelle chronique ! Je pense essayer de lui consacrer un petit moment à ce livre, vu ce que tu en dis ! 🙂
Et tu auras bien raison 😀
Je vois que des avis positifs sur ce roman donc faudrait vraiment que je le lise ^^
Contente que cette lecture t’ait plu et a su te toucher 🙂
Oui oui oui, fonce 😀
J’avais vu le livre sur le blog de Val. La couverture m’avait attirée, j’avais survolé le résumé et j’ai trouvé le concept sympa. Ta chronique a fait le reste 😀 J’aimerais beaucoup le lire. Et le faire lire à ma petite soeur aussi, je pense. Merci pour la découverte !
Je t’en prie ma belle ! J’espère que tu accrocheras autant que moi 😀
Jamais je ne me serai arrêtée sur la couverture mais en lisant le résumé on comprend que l’histoire va loin, très loin, et comme tu le dis c’est vrai et c’est fou.
ps : même si ce n’est pas drôle ta mention de Bruel m’a fait rire, oui parce que parmi les avocats et médecins, il y a un acteur, un chanteur, un artiste, un saltimbanque comme on dit encore aujourd’hui, et oui l’art est partout ! ( oui je fais un peu propagande la ^^ )
Tu peux rigoler ma choupette, le passage où l’on parle de lui dans le roman m’a également fait sourire, d’où cette mention 😀
Raah, il me le faut, celui là ! Ta chronique a complètement su me faire craquer ! (vile tentatrice, va 😀 )
Moi, Tentatrice ? JAMAIS 😛
Hop hop hop dans ma PAL ^^
Merci à toi
Mais je t’en prie 🙂